Les micro-portables étudiants, ça marche !
Mise en place en septembre par le ministère de l'Education nationale pour réduire la fracture numérique entre les étudiants, l'opération Micro-portables étudiants (Mipe) est un succès. Les universités de Rennes se distinguent par la rapidité d'installation des équipements nécessaires. Les syndicats étudiants, eux, restent partagés sur l'utilité d'une telle initiative.
« Je me connecte pour la première fois au réseau WiFi (Internet sans fil) avec mon ordinateur portable. C'est pratique et le débit est rapide. » Sylvain, étudiant à l'Institut de gestion de Rennes (IGR) est enthousiaste. Il a acquis son portable avant la mise en place de l'opération Mipe, qu'il juge « intéressante », mais peut quand même surfer gratuitement sur Internet.
C'est avec cette volonté de démocratiser l'accès à l'informatique pour les étudiants que François Fillon, ministre de l'Education nationale, avait lancé l'opération Mipe, fin septembre. Il avait réuni autour d'une même table, constructeurs informatiques, banques et universités, pour permettre à tout étudiant d'acquérir un ordinateur portable, moyennant le remboursement d'un prêt avantageux, et de se connecter gratuitement à Internet. Chacune des trois parties a dû consentir à des efforts. Les banques ont proposé des taux d'intérêts attractifs. Les constructeurs ont inclus la technologie WiFi dans leurs ordinateurs. Les universités ont installé des bornes WiFi dans chaque campus.
80 000 portables achetés
Les sites universitaires rennais n'ont pas été les derniers à être équipés. « Dès janvier, treize bornes ont été mises en place sur les campus de Beaulieu, du Centre et de Santé, annonce Thierry Bédouin, directeur du centre de ressources informatiques de Rennes 1. Installées dans les lieux de vie (cafétérias, bibliothèques et halls), elles sont accompagnées d'affiches signalétiques et de mobilier spécifique. »
Leur fréquentation massive n'a pas tardé. Près de 200 connections ont été enregistrées la première semaine. L'Université de Rennes 2 compte douze bornes, mais elles ne seront en état de marche que le 28 février. A l'IUFM, cinq sont en fonctionnement. Et nombre de bornes supplémentaires sont annoncées pour les mois qui viennent, dans chaque campus. « C'est un succès, même certains constructeurs informatiques n'avaient pas prévu un tel engouement, affirme Alexandra Romano, attachée de presse du ministère de l'Education nationale. En mars, environ 80 000 portables auront été achetés par les étudiants grâce à l'opération Mipe, dont un tiers à l'aide d'un prêt à taux préférentiel. »
Cette opération ne fait pourtant pas l'unanimité, surtout parmi les syndicats étudiants. L'Uni s'y montre favorable et s'appuie sur le nombre d'ordinateurs achetés pour attester de son succès. Mais l'Unef et Caroline de Haas, responsable du syndicat, adoptent une position farouchement opposée. « Il conviendrait plutôt de développer les salles informatiques dans les facs. Quand le Crous n'arrive pas à répondre à 250 000 demandes de logement par an et que 800 000 étudiants sont obligés de se salarier pour financer leurs études, la priorité du gouvernement ne devrait pas être de se faire un coup de pub avec des portables. »