Arrêt sur images du JT de Pernaut

Publié le par Julien MARTIN pour Journal E

David Abiker qui décrypte le journal télévisé du 13 Heures de TF1 : une attaque en règle parsemée de franches rigolades ? Eh bien non. « Mon objectif n’est pas de me moquer de Jean-Pierre Pernaut, des journalistes de TF1 ou des gens en province qui ont le temps de regarder ce journal », prévient d’emblée le chroniqueur de l’émission de France 5 Arrêt sur images. Au cours d’une conférence donnée aux étudiants de Sciences Po, il a décortiqué mercredi les ressorts du JT de Jean-Pierre Pernaut.

Météo en tête du journal, foisonnement de sujets de proximité, balayage express de l’actualité politique… Rien n’échappe ou presque à son regard dissimulé derrière ses lunettes rectangulaires. Edition du 8 mars à l’appui, il explique, décode, éclaircit en jouant des touches « play » and « stop » du lecteur DVD (voir la vidéo).

Et pas question de verser dans la critique facile. David Abiker admet tout juste qu’« il faut être malicieux tout en restant toujours en empathie avec les gens qui font ce journal et surtout qui le regardent ». Un étudiant compare le journal à Groland et il se fait aussitôt remettre à sa place : « Le problème est qu’il faut absolument que vous puissiez raisonner de façon différenciée. Ca ne sert à rien d’arriver avec sa culture et de regarder le journal de Jean-Pierre Pernault en se disant "qu’est-ce qu’on va se marrer" ! »

Les journalistes – ce qu’il n’est pas et il insiste sur ce point – qui dénoncent, trop grossièrement à son goût, les ficelles du programme en sont également pour leurs frais. Habitués de la chose dans les colonnes de Libération, Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos ont consacré tout un ouvrage au travail du présentateur de TF1 (La bonne soupe, Les Arènes, 2006). La quatrième de couverture donne le ton : « Chaque jour, depuis dix-huit ans, la même litanie des petits métiers agonisants comme un monument aux morts perpétuel. » Réplique du chroniqueur télé : « Les deux journalistes de Libé ont dit que c’était un JT aux relents pétainistes. Moi, en 40, j’aurais bien aimé pouvoir être informé par ce journal. »

Plus de sept millions de téléspectateurs sont fidèles à Jean-Pierre Pernaut tous les midis de la semaine. C’est précisément pour cette raison que David Abiker préfère essayer de comprendre plutôt que de gloser. Même s’il reconnaît ne pas regarder lui-même ledit JT et qu’il ponctue la conférence d’un « là, on a quitté l’information ».

 


 
 

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