Tony Blair dénonce un anti-américanisme européen

Publié le par Julien MARTIN avec AFP

Le premier ministre britannique s'emporte contre la « folie » du sentiment anti-américain chez certains hommes politiques européens, dans un opuscule qui synthétise sa vision des priorités en matière de relations internationales.

 

« La tendance à, franchement, un sentiment anti-américain dans certains secteurs de la politique européenne est une folie comparée aux intérêts à long terme du monde dans lequel nous croyons », écrit le premier ministre britannique, Tony Blair, dans une brochure basée sur trois discours prononcés cette année et publiée, jeudi 14 septembre, par le think-tank Foreign Policy Centre.

Dans ce document intitulé « Une alliance mondiale pour des valeurs mondiales », il ajoute que « le danger avec l'Amérique d'aujourd'hui n'est pas qu'elle est trop impliquée. Le danger est qu'elle décide de relever le pont-levis et de se désengager. »

Alors que depuis plusieurs mois son identité de vues avec l'administration américaine est sévèrement critiquée, il persiste : « Nous avons besoin qu'elle soit impliquée. Nous avons besoin qu'elle soit engagée. La réalité est qu'aucun de nos problèmes pressants ne peut être résolu ou même envisagé sans elle. »

 

« Des erreurs ont été commises » en Irak

 

Le premier ministre britannique justifie une nouvelle fois l'intervention militaire en Irak, même s'il admet « que des erreurs ont été commises de notre côté » et appelle à une « renaissance » de la stratégie de la « guerre globale contre la terreur », promue par le président américain, George W. Bush. « Nous ne gagnerons pas la bataille contre l'extrémisme mondial à moins que nous ne la gagnions à l'échelon des valeurs autant que de la force. »

Tony Blair, qui quittera son poste d'ici un an, appelle à l'élaboration d'une « alliance de modération qui dépeigne un avenir dans lequel les musulmans, les juifs, les chrétiens, les Arabes et l'Occident, les nations riches et celles en développement puissent progresser en paix et en harmonie les uns avec les autres ».

Il se fixe « une priorité absolue » : progresser dans le processus de paix israélo-palestinien, son actuelle stagnation restant « une, peut-être la, source authentique de colère dans le monde arabe et musulman ». Il estime que « nous devons sans cesse, vigoureusement, mettre un gouvernement palestinien viable sur ses pieds (...). Rien n'est plus important pour le succès de notre politique étrangère. »

 

Publié dans Archives Le Monde.fr

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