Sarkozy : sus aux immigrés !
« Si certains [immigrés] n’aiment pas la France, qu’ils ne se gênent pas pour la quitter. » La phrase prononcée le mois dernier par Nicolas Sarkozy fait tâche d’huile au sein de l’UMP. Dernière mesure en date : le vote par le Sénat d’un amendement faisant de l’outrage à l’hymne nationale ou au drapeau tricolore des motifs de retrait de la carte de résident. Le député de la majorité Jacques Myard ne cache pas sa satisfaction : « Je suis convaincu qu’on rend service aux étrangers en leur disant : “Attention, n’allez pas trop loin, vous êtes ici en tant qu’étrangers.” »
Une mesure qui revient à réintroduire la double peine (prison puis expulsion), pourtant supprimée par le ministre de l’Intérieur en 2003. Son projet de loi sur l’immigration illustre pleinement cette tendance au durcissement. Le texte raffermit les conditions du regroupement familial et abroge la régularisation de plein droit après dix années de séjour sur le sol français.
Autre sujet emblématique : le droit de vote des étrangers aux élections locales. Alors que Nicolas Sarkozy se vantait d’en être le promoteur, il vient de faire savoir que cette proposition ne figurerait pas dans le programme de son parti pour la présidentielle. Officiellement, le président de l’UMP serait, sur ce point, minoritaire à l’intérieur de sa formation politique. A l’heure où les lignes se brouillent entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, le probable candidat entend réactiver le clivage droite-gauche.